Quel rapport entre une
Saison en Enfer de Rimbaud et
Othello de Shakespeare? Bernardo Montet nous avait demandé de plonger dans ces textes et interroger notre rapport à la violence, à l'amour, à la singularité, le "maure", le clash entre Occident et Orient. Énorme vous allez dire...C'est ce-qu'on a pensé aussi. Résultat cette pièce qui nous surprend jusqu'à aujourd'hui, 14 ans plus tard pour une troisième reprise. On dansait sur des tapis traditionnels, posés sur la terre battue, juste avant et juste après le couché de soleil : il faisait trop chaud entre Essaouira et le désert. Un danseur marocain, un grec, un ivoirien, un kényan, un breton-gabonaise et un français créole... Les chameaux arrêtaient de mâcher et nous fixaient avec leurs yeux pendant nos moments les plus forts. La transe qui nous habitait grâce aux vibrations de la musique Gnawa surprenait et déstructurait nos habitudes chorégraphiques. La nature éblouissante soutenait un émerveillement constant dans tous le plis de nos corps-âmes confuses...La voie lactée était étonnante dans cet endroit sans pollution lumineuse. "
Est-ce qu'on peut devenir fou par manque d'amour?" criai-je dans la bouche d'un danseur...Othello a étranglé Désdemone par folie d' "amour possessive" par jalousie...Qu'est-ce qu'est "aimer"? Et qu'est qu'un Arabe cherche à Venise? Ou un Français à Essaouira? Et les apatrides alors?
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Je dus voyager, distraire les enchantements assemblés sur mon cerveau. Sur la mer, que j'aimais comme si elle eût dû me laver d'une souillure, je voyais se lever la croix consolatrice. J'avais été damné par l'arc-en-ciel. Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté." Rimbaud.
Prochain spectacle le 13 Février 2016 au Théatre Louis Aragon : theatrelouisaragon.fr/
